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Etude des perceptions et usages du livre numérique

23 octobre 2014

Dans le cadre de sa mission légale d’observation, l’Hadopi (DREV) et le GLN ont conduit une étude exploratoire sur les usages et perceptions du livre numérique, comprenant une phase qualitative et une phase quantitative.

Cette étude a été réalisée par l’institut d’études IFOP. Elle s’appuie :

  • Sur des groupes qualitatifs menés auprès de lecteurs de livres numériques occasionnels et réguliers
  • Sur un échantillon national représentatif des lecteurs de livres numériques de 15 ans et plus.

Télécharger la synthèse quali – quanti de l’étude

Télécharger le rapport quantitatif complet

Télécharger le rapport qualitatif complet

Télécharger la note d'analyse "livre numérique et terminaux de lecture : quels usages ?"

Télécharger la note d'analyse "les 15-24 ans et le livre numérique : quels usages ?"

I Les grands enseignements de l’étude

Taux de pénétration* : plus d’1 Français sur 10 lecteur d’ebooks

  • 11% de lecteurs de livres numériques au sein de la population française de 15 ans et plus

Usages et expérience de lecture : une entrée via le terminal principalement

  • L’entrée dans le livre numérique se fait le plus souvent par opportunité, via le terminal de lecture notamment pour 46% des lecteurs d’ebooks.
  • L’expérience de lecture numérique est très dépendante de l’appareil de lecture utilisé et du genre de livres lus, opposant une consommation de lecture-loisir (romans / liseuse…) globalement satisfaisante et une consommation professionnelle/ scolaire (plutôt sur ordinateur) qui pose davantage de difficultés (lecture superficielle et fatigante notamment).

Offre légale et expérience d’achat : des niveaux de satisfaction distincts selon le profil de lecteur numérique

  • La consommation des livres numériques fait le plus fréquemment la part belle au gratuit même si les 2/3 des lecteurs numériques déclarent avoir acheté au moins un ebook au cours des 12 derniers mois.
  • L’offre numérique payante s’avère adaptée à un lectorat équipé et/ou aux goûts « grand public » (littérature générale notamment) mais moins en phase avec la recherche d’ouvrages plus confidentiels (livres scientifiques, sciences humaines…) plus difficiles à trouver et perçus comme plus chers.
  • Quel que soit le genre de livre, le seuil psychologique d’achat est évalué à 10€ par les lecteurs, la dématérialisation du support rendant difficile la valorisation du contenu.

Usages illicites et pratiques de partage

  • 34% des lecteurs déclarent avoir recours à des moyens illicites pour se procurer leurs livres numériques souvent ou de temps en temps. Les motifs invoqués pour cet accès illicite sont notamment le prix, la perception d’une offre parfois limitée et le poids des habitudes.
  • Le partage de livres numériques entre lecteurs est une pratique assez répandue puisqu’ils sont 46% à déclarer en fournir à d’autres personnes.

Des profils de lecteurs distincts

  • Séduisante par son aspect pratique et l’accès gratuit à certaines œuvres, l’offre numérique a su convaincre la grande majorité de ses lecteurs de continuer à lire dans ce format à l’avenir, avec néanmoins des différences selon les profils, les plus équipés en terminaux dédiés et à l’aise avec l’environnement numérique étant les plus susceptibles d’adopter sur le long terme ce mode de lecture.
Infographie

II Les tendances de fond

Au-delà des observations propres au secteur du livre, se dégagent plusieurs tendances de fond liées au mode de consommation numérique, déjà relevées dans d’autres études réalisées par le DREV sur les biens culturels dématérialisés. On peut ainsi formuler les hypothèses suivantes :

Perte de valeur

  • La dématérialisation des biens culturels semble être liée à un phénomène de dévalorisation qui se traduit par la recherche d’un accès avant tout gratuit aux biens dématérialisés, quitte à s’orienter vers une offre illicite ;
  • A l’image du livre numérique dont le prix est nécessairement inférieur au livre imprimé pour les interviewés, avec comme point de référence dans la phase qualitative, la baisse des prix qui s’est opérée avec la dématérialisation pour la musique et la VoD, le numérique semble constituer un ensemble en soi où ce n’est plus seulement la catégorie de bien qui fait référence (par ex. le livre) mais également l’ensemble des pratiques tarifaires en ligne pour les biens culturels.

Offres illicites globales

  • La tendance des sites manifestement illicites à proposer des « offres globales », avec un même site permettant l’accès à différentes catégories de bien (musique, films, séries TV et livres notamment), pourrait favoriser un élargissement de la consommation, en l’occurrence illicite, à d’autres catégories de biens culturels. Réapparaît d’ailleurs dans plusieurs études du DREV un même profil d’internautes (avec un poids plus ou moins important selon la population d’étude) ayant une consommation boulimique de l’ensemble des biens culturels dématérialisés, très à l’aise dans l’univers numérique, démultipliant les canaux d’accès et les modes de consommation : gratuit/ payant, mais aussi licite/ illicite.    

Prescription

  • Le cas spécifique du livre numérique met en avant l’importance de l’association du terminal à un magasin en ligne qui favorise des parcours d’accès « guidés » via ce canal, même si ces parcours ne sont pas exclusifs et s’associent à d’autres canaux d’acquisition.
  • La mise en avant de l’offre en ligne demeure un aspect important pour pouvoir proposer, comme dans un magasin physique, une sélection, tout en permettant la découverte d’autres œuvres et ainsi organiser des mécanismes de prescription en ligne.  

* Pour la lecture du taux de pénétration, il est important de tenir compte de la définition qui a été donnée au cours de l’étude :

  • du « livre » : étaient inclus « tous types de livres : les romans mais aussi les livres pratiques ou d’art de vivre, les livres de poésie, les livres professionnels ou scolaires, les bandes dessinées, les mangas ou les livres pour enfants… » -> une prise en compte des différents genres, y compris les BD/ mangas.
  • du « livre numérique » : « des livres dématérialisés, lus sur un écran, que ce soit  l’écran d’un ordinateur, d’une tablette tactile, d’une liseuse ou d’un smartphone. Nous parlons bien ici de tous types de livres, en dehors des magazines et des journaux. » -> un risque de confusion évité avec la presse dématérialisée  
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