Dans le cadre de la mission générale d'observation de l'Hadopi, le DREV conduit une à deux fois par an un baromètre standardisé pour évaluer le poids des pratiques et des perceptions des internautes en matière de biens culturels en ligne et renseigner les indicateurs de l'observation des usages fixés par le décret n° 2011-386 du 11 avril 2011.
Cette année, les données relatives à la musique ont été croisées avec celles issues de différentes études pour donner, à l’issue du MIDEM, une vision d’ensemble de la consommation de musique dématérialisée.
Télécharger la version longue du rapport d'étude
Télécharger la version courte du rapport d'étude
Télécharger la note de synthèse sur les données relatives à la musique, sur la base de différentes études du DREV
Les principaux résultats du baromètre
Quel que soit le type d’œuvre, la consommation gratuite reste largement prédominante dans les usages. Le montant du panier moyen mensuel est de 19€ au global (même montant qu’en mai 2013) et de 35€ à partir d’un euro dépensé – 33€ en moyenne pour les internautes ayant déclaré des usages illicites et 38€ en moyenne pour ceux ayant déclaré une consommation strictement licite.
La part d’internautes français ayant des usages de consommation illicite de biens culturels dématérialisés reste stable (de 17% en mai 2013 à 15% en octobre 2013).
En déclaratif, il apparaît que les films et les séries TV sont toujours les biens culturels les plus consommés de manière illicite : 30% des consommateurs Français disent consommer les films exclusivement ou partiellement de manière illicite (vs. 23% pour l’ensemble des biens culturels dématérialisés).
Pour un internaute sur deux, la première motivation à consommer de façon licite est la conformité avec la Loi. Les freins à la consommation licite restent, dans l'ordre, le prix, le contenu de l’offre et le poids des habitudes.
Le cas particulier de la musique
- L’attrait pour la musique
Depuis décembre 2011, la musique est le bien culturel dématérialisé le plus consommé par les Français, une tendance qui semble s’inscrire dans la durée. En octobre 2013, 41% des internautes français avaient consommé de la musique dématérialisée au cours des 12 derniers mois. La musique devance ainsi de 8 points les vidéos/films, qui se trouvent en seconde position.
Le volume de musique dématérialisée consommé est conséquent : l’étude « carnet de consommation » nous apprend qu’au cours d’une semaine les internautes français écoutent en moyenne 17,1 morceaux de musique en streaming et téléchargent 6,4 morceaux de musique.
Lors de l’étude « carnet de consommation », il est apparu que le streaming est largement plébiscité pour la musique dématérialisée (66% des internautes pratiquant le streaming de biens culturels), alors qu’en téléchargement, la musique concerne 28% des usages.
Les sites les plus utilisés pour écouter de la musique en streaming sont YouTube (54%) et Deezer (23%). A noter que YouTube est aussi le premier site utilisé pour le téléchargement (25%) devant iTunes (13%).
- Usages de consommation
71% des consommateurs de musique dématérialisée y accède uniquement de manière gratuite, ils ne sont que 7% à y accéder exclusivement ou le plus souvent de façon payante.
Lorsque la consommation est payante, il ressort clivage attendu entre achats de musique en téléchargement et en streaming. En effet, si 70% des téléchargements payants sont réglés à l’acte, l’abonnement est privilégié par les consommateurs en streaming (80%).D’une façon générale, s’ils sont à la recherche d’idées d’œuvres à consommer, les consommateurs interrogés se rendent le plus souvent sur leur site habituel d’accès aux œuvres, et notamment pour la musique (51% des consommateurs)
Cependant, les consommateurs qui cherchent à écouter de la musique en ligne sont moins souvent fixés en amont de leur recherche sur l’œuvre à laquelle ils souhaitent accéder qu’ils ne le sont pour d’autres biens. Alors que 70% des consommateurs de séries TV recherchent une série précise, seuls 57% des personnes qui cherchent à écouter de la musique dématérialisée savent dès le départ ce qu’il souhaitent écouter ou télécharger.
Il est à noter que 62% des consommateurs ont une préférence pour les œuvres récentes (moins de 6 mois) et 42% d'entre eux ont déjà utilisé un convertisseur pour / transformer de la musique ou des vidéo-clips diffusés en streaming en fichier audio ou vidéo. 51% l’utilise au moins une fois par mois et plus généralement, 73% des consommateurs de films ou séries ou musique dématérialisée connaissent les convertisseurs de vidéos musicales en fichiers audio.
- La consommation licite et illicite de musique
L’offre légale de musique est plutôt bien connue des internautes français (68%) et elle est jugée comme facile à trouver (77% des internautes français). En comparaison, les offres légales de séries TV et de films ont une notoriété moindre (64%) et sont jugées comme moins faciles à trouver (respectivement 65% et 62%). Les atouts de l’offre légale de musique sont sa qualité technique, le fait qu’elle soit facile à trouver et la variété des produits et services proposés. Cependant, les offres illicites de musique sont elles aussi jugées comme « faciles à trouver » pour 75% des consommateurs.
Dans son ensemble, l’attractivité de l’offre légale de musique a été notée à 62/100, qui est le même indice d’attractivité que pour les offres légales de photos, logiciels et jeux vidéo. Les offres de livres (57/100), séries TV (57/100) et films (56/100) obtiennent les indices d’attractivité les plus faibles.
Lorsque l’on étudie les sites sur lesquels les internautes français déclarent se rendre le plus souvent pour accéder à de la musique dématérialisée, on remarque que 91% des consommateurs de musique mentionnent des sites licites, seuls 6% ont donné des sites illicites. En déclaratif, ils sont 79% à dire consommer de la musique dématérialisée uniquement de manière licite, ce qui est en accord avec l’analyse des plateformes utilisées.
Si le prix à l’unité est jugé trop élevé et reste un frein à la consommation licite de musique dématérialisée pour 49% des consommateurs ayant des usages illicites, le prix des abonnements semble être un frein qui perd en importance (24% en octobre 2013 vs. 37% en mai 2013 et vs. 56% en octobre 2012).
La 4e vague du Baromètre usage IFOP-Hadopi, "Hadopi, usages de biens culturels sur Internet : pratiques et perception des internautes français", a été conduite du 1er au 15 octobre 2013. Les précédentes vagues ont été conduites en décembre 2011, octobre 2012 et mai 2013. La présentation de l'étude, en version courte ou complète fait figurer les écarts qui sont significatifs par rapport à la vague de mai 2013, et rappelle lorsque c’est pertinent les résultats obtenus en octobre 2012, pour obtenir une lecture des résultats d’une année sur l’autre.
Cette étude, dont la réalisation a été confiée à l’institut IFOP, repose sur une large taille d’échantillon (1 504 internautes interrogés), une représentativité obtenue grâce à la méthode des quotas (sur sexe, âge, CSP, région d’habitation et fréquence de connexion à internet), et une vérification de la qualité des résultats (redressement léger, vérification statistique, etc.).